Etude relative aux effets des ouvrages hydrauliques de la Bièvre et du ru de Vauhallan

Cet article présente l’étude relative aux effets des ouvrages hydrauliques sur les niveaux d’eau, menée par les services de l’État, dans le cadre de l’élaboration du plan de prévention du risque inondation (PPRI) de la vallée de la Bièvre et du ru de Vauhallan. Cette étude est uniquement informative et ne se substitue pas au PPRI. Seule la cartographie du zonage réglementaire du PPRI est opposable. Le PPRI est disponible à ce lien.

Les ouvrages hydrauliques du bassin versant de la Bièvre

Le bassin versant de la Bièvre a connu de nombreux aménagements hydrauliques dont la création de bassins pour l’alimentation en eau du château de Versailles, la régulation des eaux pluviales de la ville nouvelle de Saint-Quentin et la régulation des crues. Les derniers aménagements (modernisation des bassins, mise en place d’une télégestion et création des derniers bassins) ont été menés suite à la crue historique de 1982. Aujourd’hui, cet ensemble d’ouvrages contribue à jouer un rôle pour la prévention du risque inondation.

Leur gestion est assurée par deux entités : la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (CASQY) qui gère les quatre bassins situés le plus en amont et le syndicat intercommunal pour l’assainissement de la vallée de la Bièvre (SIAVB) qui gère l’ensemble des autres bassins.

Dans le cadre de sa mission de prévention des inondations, le SIAVB a vidangé certains bassins, de manière permanente, afin d’augmenter leur capacité de stockage.

De plus amples informations sont disponibles sur les sites internet de ces organismes :

L’étude relative aux effets des ouvrages hydrauliques

Durant la phase d’élaboration du PPRI, en réponse à la demande de voir les ouvrages hydrauliques pris en compte, les services de l’État ont confié au bureau d’étude ayant établi la carte d’aléa du PPRI, la réalisation d’une modélisation hydraulique visant à déterminer les effets des ouvrages sur les niveaux d’eau pour différents types de crue.

Le choix des scénarios étudiés a été établi en concertation avec le SIAVB. Deux scénarios ont été retenus : un évènement cinquentennal et un évènement centennal (respectivement « une chance sur 50 et 100 » de se produire chaque année).

Hypothèses de prise en compte des ouvrages hydrauliques

Dans cette étude, les ouvrages de rétention sont considérés comme étant en fonctionnement normal : leur volume de stockage est pris en compte lorsque la pluie de l’évènement modélisé survient et leurs organes de manœuvre sont fonctionnels.

Les hypothèses détaillées pour chaque ouvrage ont été définies en commun avec les gestionnaires des ouvrages. Ainsi, les ouvrages vidangés de manière permanente sont considérés comme vides au début de la modélisation hydraulique de l’étude. Les niveaux des autres bassins, au début de la modélisation, sont fixés au niveau normal d’exploitation. Enfin, les débits de sortie des bassins sont considérés comme fixes et non nuls durant toute la modélisation. Les valeurs de ces débits sont celles fixées dans l’arrêté de 1994 autorisant le système de télégestion des ouvrages.

carte représentant les gestionnaires des ouvrages et l'état des bassins au début de la modélisation (source : DDT des Yvelines, SIAVB et CASQY)

Ouvrage Débit de sortie (m³/s) Niveau au début de la modélisation (m NGF)
Saint-Quentin 0,1 Normal (161,83)
Commanderie 1 Normal (151,81)
Roussières 0,37 Normal (143,30)
Moulin à Renard 0,7 Normal (130,51)
Val d’Or 0,75 Normal (122,51)
Geneste 1,5 Normal (106,85)
Bas-Prés 3,5 Vide
ZEC de Vauboyen 5 Vide
Damoiseaux 4,5 Vide
Vilgénis amont 10 Vide
Vilgénis aval 10 Vide
Toussus-le-Noble 0,88 Normal (147,80)
HEC amont 0,15 Normal (98,63)
HEC aval 0,15 Normal (96,73)
Abbaye aux bois 0,65 Vide
Saclay 0,7 Normal (146)
Sablons 0,5 Vide

Enseignements de l’étude

Les ouvrages hydrauliques ont été prévus et dimensionnés pour lutter contre un évènement de type 1982, évènement dont l’occurrence est établie entre 20 et 50 ans selon les secteurs.

L’étude sur les effets des ouvrages hydrauliques de la vallée de la Bièvre et du ru de Vauhallan permet de confirmer leur rôle positif pour les crues les plus fréquentes. Pour un évènement centennal, l’étude révèle l’absence d’effet significatif.

Une cartographie, mise en ligne par les services de l’État des Yvelines, permet de prendre connaissance des effets des ouvrages hydrauliques au regard des cartographies du PPRI (aléa ou zonage) sur les départements des Yvelines et de l'Essonne. Cette cartographie est accessible à l’adresse suivante :

https://carto2.geo-ide.din.developpement-durable.gouv.fr/frontoffice/?map=dba28d7e-c7ba-4dba-8025-f73b2ab6a05b

effets des ouvrages pour un scénario 100al (Jouy)

effets des ouvrages pour un scénario 50al (Jouy)

Dans chaque extrait, les hachures vertes représentent les zones qui ne seraient plus inondées et les hachures oranges (apparaissant rouges sur les images ci-dessus en raison du fond violet représentant les aléas), les zones où l’aléa deviendrait inférieur à 1 m.

Limites et incertitudes de l’étude

Quel que soit le scénario, les cartographies d’aléa sont entachées des incertitudes liées à la définition de l’évènement météorologique, au modèle hydraulique en lui-même, à la définition de la topographie, de la géométrie des ouvrages et de l’occupation des sols.

Outre ces incertitudes, les scénarios de cette étude comportent des limites liées aux hypothèses de prise en compte des bassins. En effet, le scénario modélisé est un scénario parmi tant d’autres et ne reflète en rien la gestion qui sera effective durant l’évènement. Alors que dans le scénario modélisé la consigne de gestion est fixe, dans la réalité la gestion des ouvrages est dynamique. Cette gestion dépend notamment de la localisation des pluies. Pour une crue fréquente, on peut supposer que cette gestion dynamique aura un effet positif sur certains secteurs.