enquête publique déchetterie Buc

Bonjour,
Veuillez trouver ci-après mes remarques dans le cadre de cette enquête publique.
A elle seule, la date de cette enquête publique interpelle, bien calée au beau milieu du mois d'août (du 7 août au 4 septembre).
Pour un projet dont il est question depuis 2012, où est l'urgence qui ne peut pas attendre le mois de septembre et le retour des vacances de bon nombre de Bucois ?

Le permis de construire (PC078-117-18-K0009) pour cette déchetterie a été accordé le 24 juillet 2018, avant même l'ouverture de l'enquête publique dont on peut se demander dans ces conditions à quoi elle sert. Cela montre le peu de cas qui est fait, au niveau de la commune, de cette obligation légale.

Une déchetterie au service des Bucois ?
Les encombrants sont aujourd'hui récoltés en porte-à-porte une fois par mois dans la commune. Ce service à la population va-t-il être maintenu après l'ouverture de la nouvelle déchetterie ?
Le service d'enlèvement en porte-à-porte est utile pour tous les Bucois mais surtout pour ceux qui ne disposent pas d'un véhicule utilitaire ou suffisamment vaste pour transporter eux-mêmes leurs encombrants vers une déchetterie (même à Buc) ou pour les personnes dont l'état physique ne permet pas des manipulations de ce type.
La question se pose également pour les déchets verts puisque la nouvelle déchetterie sera équipée pour les recevoir. Leur enlèvement en porte-à-porte va-t-il être maintenu à Buc ?
Si ce service était supprimé, ce serait très pénalisant pour tous les Bucois disposant d'un jardin qu'ils entretiennent eux-mêmes, y compris lorsqu'ils disposent d'un composteur qui n'est pas fait pour recevoir régulièrement les déchets des tontes. Ces derniers devraient alors être ensachés et transportés dans les véhicules personnels (pas faits pour ça) vers la déchetterie. Cela entraînera un supplément de circulation de voitures particulières par rapport à un camion par semaine en saison.
La commune dispose déjà aujourd'hui d'une déchetterie ouverte aux Bucois chez Nicollin dans la zone d'activité (p.146 du rapport de présentation du nouveau PLU). Même si les conditions des dépôts volontaires qui y sont effectués ne paraissent pas satisfaisantes aux utilisateurs, cela justifie-t-il le maintien en parallèle de ces deux lieux côte-à-côte pour un même service?
Cette question doit être posée et une réponse doit y être apportée avant tout nouvel aménagement.
L'occasion pourrait être venue d'étudier une relocalisation de Nicollin, génératrice d'un important trafic de camions dans la rue Louis Blériot, vers un lieu plus proche de grands axes routiers (RN12 à Satory par exemple) pour les apports depuis Versailles et alentours et les réexpéditions des déchets triés vers les centres de traitement.
Au vu des déchets qui ne seront pas acceptés dans cette nouvelle déchetterie (p.18 du dossier d'Atea), on peut se demander quelle sera l'amélioration pour les particuliers Bucois par rapport à la situation actuelle en matière d'élimination des déchets. Il est à craindre qu'elle soit rendue plus contraignante avec une incitation plus forte (voir une obligation) pour des apports volontaires au détriment des collectes actuelles en porte-à-porte, plus confortables et moins génératrices de trafic routier pour les véhicules légers.
Les conditions d'accès à cette nouvelle structure pour les Bucois (gratuité?) et les professionnels doivent être décrites dans cette enquête.

Quel est l'impact d'une nouvelle déchetterie à Buc sur le développement de la ZAE pressentie (PADD) pour devenir une zone d'activité de haute technologie ? Cet impact doit être étudié et quantifié.
Quel est l'impact de cette déchetterie intercommunale ouverte à tous les habitants de la CAVGP, professionnels compris, sur la circulation dans Buc ? Cet impact doit être étudié et quantifié.

Une installation qui répond à l'inscription de la ZAE dans le « cluster » de niveau mondial et aux orientations du PADD ?
Le PADD associé au nouveau PLU précise en page 18 :
« L’objectif est d’inscrire la ZAE de Buc dans le prolongement de « cluster » de niveau mondial en y renforçant la présence d’activités de haute technologique.»...
« Afin d’orienter et de faire évoluer les activités de la ZAE, il convient d’encadrer la nature des nouvelles activités qui pourront s’y implanter :
- en excluant toute destination sans lien avec l’activité économique pour pérenniser la vocation principale de la zone ;
- en adaptant le gabarit et la fonctionnalité des constructions aux besoins des entreprises ;
- en favorisant l’implantation de nouvelles activités qui s’inscrivent dans le concept du « cluster »...
« Parallèlement, cette réorientation de la ZAE doit répondre à d’autres objectifs, notamment :
- le développement d’activités en meilleure adéquation avec le profil des actifs bucois qui participera à limiter les déplacements pendulaires,
- le développement de l’emploi qualifié au sein de la ZAE, qui contribuera également à offrir des emplois et par conséquent, à répondre à l’objectif d’augmentation de densité humaine imposé par le SDRIF.»

L'installation, dans la ZAE, d'une déchetterie non créatrice d'emploi qualifié (2,5 équivalents temps plein pour l'accueil du public et deux chauffeurs) et très éloignée d'une activité de haute technologie est incompatible avec ces objectifs.

Le nouveau PLU interdit les décharges en zone UI...
Est-ce la réexpédition des déchets triés vers les centres de traitement qui exclut la déchetterie de la définition de décharge ? Sans doute.
Les conditions d'accès visant les professionnels seront-elles suffisamment attractives pour éviter les décharges sauvages ?

Une installation qui répond aux objectifs affichés de la commune en matière de limitation de la circulation dans Buc ?
Les objectifs de la commune, annoncés pour la mise en révision du PLU 2018, précisaient: « faire évoluer les activités développées dans la zone d’activités économiques, afin de limiter les nuisances du trafic routier en les rendant compatibles avec les capacités réelles de circulation des véhicules sur la D938 dans la traversée de l’agglomération ainsi que sur les voies communales de desserte de la ZAE ».
La nouvelle déchetterie de Buc étant ouverte à tous les habitants de la CAVGP mais également aux professionnels, comment les prévisions de trafic associé ont-elles été réalisées ?
Pour l'électroménager, la plupart des distributeurs reprennent le matériel hors d'usage à l'achat de matériel neuf. Il est donc prévisible, pour ce qui concerne ce type de déchet, que ce seront surtout des professionnels qui viendront s'en débarrasser. Cela laisse craindre une circulation accrue de camionnettes ou de camions plutôt que de véhicules légers.
Deux camions de 26 tonnes sont déjà prévus et liés au site pour l'enlèvement des bennes.
L'utilisation de la RD938 est essentiellement et clairement programmée. C'est totalement incompatible avec les tentatives de la commune en vue de faire déclasser cette route de voie à grande circulation et d'y diminuer la circulation des poids lourds.
70 camions et 240 véhicules légers supplémentaires sont prévus quotidiennement pour la nouvelle activité.
Le commentaire qui minimise ce trafic au vu de celui qui concerne déjà la zone d'activité est indécent pour les habitants de la RD 938.
La date de l'estimation du trafic initial n'est pas précisée dans le document, elle devrait l'être.

Dans tous les cas, toute nouvelle circulation de poids lourds dans le « cluster » de niveau mondial se doit d'être exemplaire et exclusivement réservée à des camions électriques.

Quelle pertinence pour l'inclusion dans le projet d'une zone de parking pour les bennes à ordures ménagères et d'une zone de stockage de Borne d'Apport Volontaire (PAV) ?
Cet ajout n'est pas directement lié à l'activité de la déchetterie souhaitée par VGP au sud de la CAVGP.
La zone de parking pour les bennes à ordures ménagères et la zone de stockage pour les bornes d'apport volontaire prévues sur le site vont engendrer un important trafic de poids lourds inapproprié dans cette localisation.
En p.15 du dossier d'Atea Group, il est clairement indiqué que la plus grosse part de l'augmentation du trafic de poids lourds sera réalisée pour le parking des bennes à ordures ménagères (60 poids lourds prévus quotidiennement) et pour l'activité liée au stockage des PAV (3 poids lourds et 2 véhicules légérs quotidiennement).
Quelle logique justifie le choix de ce site particulier pour l'implantation de ce parking et ce stockage qui engendreront le plus gros du trafic de poids lourds prévu ?
Quels sont les tonnages des camions concernés par cette activité particulière et les circuits de circulation prévus ?
A minima, le parking pour les BOM (générateur d'une circulation de 60 poids lourds par jour pour la collecte des PAV et en porte à porte) et le stockage des bornes PAV, constituent un rejet supplémentaire sur Buc d'une activité dévalorisante et polluante en matière de circulation de poids lourds que Buc veut justement faire baisser sur son territoire. Une localisation plus centrale par rapport à la CAVGP et plus proche de voies à grand gabarit comme la RN12, à Satory par exemple, serait plus indiquée.

Destination finale des déchets récoltés
La déchetterie a, à une échelle plus réduite et à partir d'apports directs de particuliers et de professionnels, une fonction de récolte et de tri des déchets et de réexpédition vers les centres de traitement, similaire à celle de Nicollin installé juste à côté.
Est-il prévu de mettre cette particularité à profit pour mutualiser les transports vers les centres de traitement afin de réduire, autant que faire se peut, la circulation des poids lourds?
La destination finale des déchets est-elle la même ? Si non, pourquoi ?
Qu'en est-il de la destination des déchets verts ? Sont-ils acheminés pour compostage au même endroit qu'aujourd'hui ? Comment combiner ces deux acheminements pour réduire la circulation ?

L'intégration de la nouvelle structure dans son environnement
Le dossier d'enregistrement indique que le projet est situé dans une zone « plutôt » industrielle.
Dans les faits, le terrain retenu est à la limite de la ZAE et de la zone naturelle du Pré Clos mais aussi de la Zone de Protection des Espaces Naturels Agricoles et Forestiers du Plateau de Saclay. Cete proximité d'espaces naturels est passée sous silence dans la présentation du dossier d'Atea Group (p.46, chapitre 5.4) relative à la compatibilité du projet avec les dispositions afférentes aux milieux naturels.
Le dossier d'enregistrement indique qu'il n'y a pas d'effet cumulatif de nuisances occasionné par la proximité d'entreprises soumises aux mêmes contraintes en matière de protection de l'environnement. Curieusement, la contiguïté de l'entreprise Nicollin n'est pas étudiée dans les effets cumulatifs des nuisances. Or les effets de ces deux exploitations sont bien cumulatifs sur l'environnement proche, en particulier pour la zone naturelle du Pré Clos.

Quels que soient les changements envisagés, il serait judicieux qu'ils soient intégrés dans une politique globale visant à optimiser les économies d'échelle et la réduction des nuisances par une analyse détaillée du contexte général et des résultats des modifications précédentes.
Cette analyse est absente et on ne propose à nouveau qu'une couche de plus à une structure qui n'est pas analysée ni optimisée dans son ensemble.



Arlette Fastré